Mieux comprendre les troubles du comportement alimentaire (TCA)
Publié le 19 septembre 2023
- Lecture : 10 min
Les troubles du comportement alimentaire (TCA) regroupent différentes affections complexes touchant notre rapport à la nourriture. Ils peuvent prendre plusieurs formes, de l’anorexie mentale à la boulimie, en passant par l’hyperphagie, le syndrome de pica ou l’orthorexie. Ces troubles peuvent avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale. Il est donc essentiel de bien les comprendre pour les reconnaître et agir en conséquence. Mieux comprendre l’origine et la façon dont se manifestent ces troubles qui concernent plus d’un million de personnes en France1.
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Sommaire de l'article
- Qu'est-ce qu'un trouble alimentaire et comment le reconnaît-on ?
- Quelles sont les principales causes des troubles alimentaires ?
- Quels sont les troubles alimentaires les plus courants ?
- Comment identifier et gérer un comportement alimentaire restrictif ?
- Vers qui se tourner en cas de troubles alimentaires ?
- La prise en charge des troubles du comportement alimentaire
- Informations complémentaires sur les TCA
- FAQ autour des troubles du comportement alimentaire
Qu'est-ce qu'un trouble alimentaire et comment le reconnaît-on ?
Un trouble alimentaire, ou TCA, est une perturbation du rapport à la nourriture et à son propre corps. En somme, ce sont des conduites alimentaires qui diffèrent de celles des autres personnes évoluant pourtant dans les mêmes conditions nutritionnelles ou socioculturelles. Il en résulte de graves troubles somatiques, mais aussi psychologiques.
Définition des troubles du comportement alimentaire
Dans notre société d’hyper-consommation, il n’est pas rare d’être confronté à de la « malbouffe ». Sans oublier que de nombreuses personnes peuvent sauter un repas, faire un régime, un jeûne intermittent, etc. Ne pas avoir une alimentation équilibrée ou essayer d’avoir un impact sur l’aspect de son corps n’est cependant pas nécessairement synonyme de trouble alimentaire.
En effet, c’est plutôt une pathologie médicalement reconnue. Les TCA sont souvent étroitement reliés à la psychologie de la personne qui en souffre. Cela peut mettre en danger sa santé, ayant parfois des conséquences dramatiques qui, sans prise en charge, peuvent parfois conduire à l’hospitalisation, voire au décès. Généralement, ils se manifestent par un profond sentiment de dégoût envers son corps, une aversion ou une fixation pour la nourriture ou encore une incapacité à se contrôler face à la nourriture.
C’est pourquoi il est important de savoir les identifier et d’être rapidement pris en charge par des professionnels de santé. Le chemin peut être long, mais un TCA n’est pas incurable : il est possible de s’en sortir et de retrouver un rapport sain face à son alimentation et son corps !
D'où proviennent les TCA ?
Un TCA peut avoir des origines variées : psychologiques, sociales, biologiques… Ils englobent des comportements tels que l’anorexie, la boulimie ou l’hyperphagie boulimique. Les signaux d’alerte ? Une obsession pour le poids, des habitudes alimentaires extrêmes ou une image corporelle déformée. Reconnaître ces signes est essentiel, car une prise en charge rapide peut grandement aider la personne concernée.
Quelles sont les principales causes des troubles alimentaires ?
Les troubles du comportement alimentaire sont des affections complexes dont les origines ne peuvent être attribuées à une seule cause. Ils résultent d’un mélange d’éléments biologiques, psychologiques, familiaux et socioculturels. Les facteurs peuvent varier d’un individu à l’autre. Mais on observe souvent une combinaison d’influences génétiques, de pressions sociétales liées à l’apparence et d’événements ou de situations personnelles stressantes. En comprenant ces causes, nous pouvons mieux appréhender les mécanismes des troubles alimentaires et, ainsi, offrir un soutien adéquat.
Les troubles alimentaires naissent rarement d’une unique origine. Parmi les principaux facteurs déclencheurs, on peut noter ceux qui sont :
- Familiaux : dépendant du type de relation avec la famille, de la communication, de la place de chaque membre, des règles imposées par l'éducation ou encore de la place de l'alimentation au sein du foyer.
- Psychologiques et individuels : la façon dont la personne se voit physiquement, ses préoccupations autour de la nourriture ou encore son aspect physique.
- Socioculturels : une société qui pousse à la "perfection" (grandissant avec le développement des réseaux sociaux) ou encore la représentation culturelle et sociale du corps...
Bien que chaque individu soit unique et que les raisons sous-jacentes puissent différer, on remarque des similitudes dans les influences biologiques, environnementales et psychologiques. Dans ce qui peut jouer dans la déclaration d’un TCA, il y a donc des prédispositions génétiques aux pressions socioculturelles autour de la minceur. Mais cela peut s’expliquer en fonction des antécédents familiaux ou suite à des événements traumatisants. Comprendre cette combinaison de facteurs est essentiel pour décrypter la genèse de ces troubles et mettre en place un suivi psychologique adapté.
Quels sont les troubles alimentaires les plus courants ?
Les troubles alimentaires sont variés et touchent un nombre croissant de personnes à travers le monde. Parmi les plus répandus, certains se distinguent par le fait qu’ils sont omniprésents à travers le globe. Ils ont un impact sur la vie de ceux qui en souffrent et indirectement, sur leurs proches. Apprenez-en plus sur l’anorexie mentale, la boulimie, l’orthorexie et l’hyperphagie2. Chacun de ces troubles a ses propres particularités et mérite une attention particulière. Pour les personnes qui en souffrent, cela peut être particulièrement difficile à vivre. D’où l’importance de savoir reconnaitre les symptômes : cela peut aider à mettre l’accompagnement nécessaire en place.
Qu'est-ce que l'anorexie mentale et ses principaux symptômes ?
L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire caractérisé par une restriction alimentaire volontaire et une peur obsédante de prendre du poids, même lorsque la personne est en sous-poids. Cette perception altérée de son propre corps pousse l’individu à s’affamer, le menant souvent à un état de dénutrition sévère.
Parmi les principaux symptômes, on retrouve :
- Une perte de poids significative et rapide.
- Une obsession de la minceur et une peur irrationnelle de grossir.
- Une image corporelle déformée : la personne se voit en surpoids même quand elle est maigre.
- L'évitement des repas et la création de rituels autour de la nourriture.
- La fatigue, les étourdissements et la baisse de la tension.
- Des signes physiques comme l'aménorrhée (absence de menstruation) chez les femmes, une peau sèche et une chute de cheveux.
- Des comportements d'exercices excessifs malgré la faiblesse physique.
- Un isolement social, évitant les situations impliquant la nourriture ou les repas en groupe.
Savoir reconnaitre la boulimie : ce qu'il faut savoir
La boulimie est un autre trouble du comportement alimentaire, caractérisé par des épisodes récurrents d’ingestion excessive de nourriture (appelés crises de boulimie). Elles sont ensuite suivies de comportements compensatoires pour éviter la prise de poids, tels que les vomissements provoqués, l’usage abusif de laxatifs ou l’exercice physique excessif.
Voici quelques signes et symptômes clés à surveiller :
- Crises alimentaires : la personne consomme en peu de temps de grandes quantités de nourriture, souvent en cachette et sans ressentir réellement la faim.
- Sentiment de perte de contrôle : pendant ces épisodes, la personne a l'impression de ne pas pouvoir s'arrêter de manger.
- Comportements compensatoires : après une crise, la personne ressent un profond sentiment de honte ou de culpabilité et adopte un comportement compensatoire (jeûne entre les crises, vomissements, etc.).
- Fluctuations de poids : en raison des cycles de suralimentation et de compensation, le poids peut varier fréquemment, entrainant un "effet yoyo".
- Sentiments de honte et d'auto-dépréciation : la personne souffrant de boulimie a souvent une estime de soi faible et lie sa valeur à son poids ou à sa forme.
- Signes physiques : des marques ou des blessures aux mains (dues à l'induction de vomissements), une usure dentaire, des maux de gorge fréquents ou une sensation de ballonnement.
Qu'est-ce que l'orthorexie ?
L’orthorexie est un trouble du comportement alimentaire caractérisé par une obsession pour une alimentation saine. Ce n’est pas la quantité, mais la qualité des aliments qui préoccupe principalement les personnes touchées. Elles développent une fixation sur la consommation d’aliments qu’elles considèrent comme « purs » ou « sains », tout en évitant strictement ceux jugés « nocifs » ou « impurs ».
Voici quelques caractéristiques de l’orthorexie :
- Obsession pour la "pureté" : une préoccupation constante pour la qualité des ingrédients, les modes de production et la préparation des aliments.
- Restrictions alimentaires sévères : les personnes souffrant d'orthorexie éliminent progressivement de nombreux groupes d'aliments de leur régime, au risque de carences nutritionnelles.
- Sentiment de supériorité : une croyance qu'une alimentation stricte les rend plus sains ou moralement supérieurs aux autres.
- Isolement social : éviter les repas en groupe ou les situations sociales où la nourriture "non conforme" pourrait être servie.
- Sentiments de culpabilité ou d'anxiété : ces sentiments surgissent lorsqu'elles consomment des aliments qu'elles considèrent comme "impurs" ou lorsqu'elles dérogent à leurs règles alimentaires strictes.
Hyperphagie : quand manger devient une obsession
L’hyperphagie, souvent appelée hyperphagie boulimique, est un trouble du comportement alimentaire caractérisé par des épisodes répétés de consommation excessive de nourriture, généralement en l’absence de faim. Ces épisodes sont suivis d’un profond sentiment de culpabilité et de honte, mais, contrairement à la boulimie, ils ne sont pas accompagnés de comportements compensatoires.
Voici quelques éléments distinctifs de l’hyperphagie :
- L'absorption de grands volumes de nourriture : les personnes touchées peuvent manger de grandes quantités de nourriture en très peu de temps, souvent secrètement, le jour comme la nuit.
- Perte de contrôle : pendant un épisode, il y a une sensation de ne pas pouvoir s'arrêter de manger ou de contrôler la quantité de nourriture consommée.
- Pas de comportements compensatoires : les individus ne tentent pas de "compenser" en vomissant, en jeûnant ou en faisant de l'exercice de manière excessive.
- Sentiments de honte et de dégoût : après un épisode, il est fréquent de ressentir une grande détresse, de la honte ou un sentiment de dégoût envers soi-même.
L’hyperphagie est plus qu’une simple « gourmandise ». C’est un trouble sérieux qui peut entraîner des complications pour la santé, notamment l’obésité, les maladies cardiovasculaires et le diabète. Comme pour tous les troubles alimentaires, il est essentiel de rechercher de l’aide et du soutien si vous pensez être concerné par l’hyperphagie.
Il faut savoir que les TCA sont nombreux et complexes. On peut par exemple évoquer le syndrome de pica, qui poussent les personnes qui en sont atteintes à consommer régulièrement des choses qui ne sont pas des aliments et qui n’ont aucun apport nutritionnel (cheveux, papier, éponge, terre, etc.). Dans tous les cas, si vous pensez être atteint d’un TCA ou si un de vos proches est concerné, il faut agir et en faire part à un médecin.
Comment identifier et gérer un comportement alimentaire restrictif ?
Le comportement alimentaire restrictif est un aspect central de plusieurs troubles du comportement alimentaire, notamment l’anorexie mentale. Il se caractérise par une réduction drastique de l’apport calorique, souvent associée à une obsession du contrôle du poids et de l’aspect du corps. Découvrez quels sont les signes et symptômes permettant de l’identifier, ainsi que les approches pour le gérer et soutenir ceux qui en souffrent. Reconnaître ces comportements est crucial pour favoriser le rétablissement !
Qu'entend-on par restriction alimentaire et quels sont les signes ?
La restriction alimentaire désigne un comportement dans lequel une personne limite de manière significative la quantité ou la variété des aliments qu’elle consomme. Elle peut être motivée par diverses raisons, spécifiquement le désir de perdre du poids, de contrôler son apparence ou de répondre à des normes de beauté idéalisées. Les signes de restriction alimentaire peuvent varier d’une personne à l’autre, mais certains indicateurs courants incluent :
- Une éducation notable des portions alimentaires : manger de très petites quantités par rapport à ses besoins nutritionnels.
- L'élimination de groupes alimentaires entiers : éviter certains types d'aliments tels que les glucides, les graisses ou les protéines.
- Le comptage obsessionnel des calories : suivre de manière excessive l'apport calorique de chaque repas.
- Évitement des repas sociaux : refuser de participer à des repas en groupe ou de manger en public.
- Préparation minutieuse des repas : passer beaucoup de temps à planifier et à préparer des repas, mais sans consommer une quantité adéquate.
- Perte de poids significative : une perte de poids rapide et non intentionnelle peut également être un signe de restriction alimentaire.
L'anorexie et la restriction : comprendre les nuances
L’anorexie mentale et la restriction alimentaire sont deux concepts étroitement liés, mais ils présentent des nuances importantes. La restriction alimentaire est un comportement qui peut être observé chez divers individus, tandis que l’anorexie mentale est un trouble spécifique du comportement alimentaire. La principale différence réside dans la gravité et la chronicité de ces comportements.
La restriction alimentaire peut être une habitude temporaire ou un choix de vie visant à atteindre un objectif de santé ou de poids. En revanche, l’anorexie mentale est un trouble mental grave caractérisé par une restriction alimentaire extrême, une peur intense de la prise de poids, une image corporelle déformée et des conséquences graves pour la santé. Les risques suicidaires sont importants chez les personnes anorexiques ! Leur vie peut être en danger, d’où l’importance de comprendre ces nuances et savoir s’il y a bien un trouble du comportement alimentaire nécessitant une intervention professionnelle. Dans les deux cas, il est important de rechercher de l’aide pour assurer une prise en charge appropriée et un soutien adéquat.
Vers qui se tourner en cas de troubles alimentaires ?
Lorsque des troubles alimentaires surviennent, il est essentiel de savoir vers qui se tourner pour obtenir de l’aide, du soutien et des soins appropriés. Les TCA sont bien connus des professionnels de santé et il est possible de mettre en place un certain nombre de choses pour s’en sortir.
Zoom sur les ressources disponibles pour ceux qui sont confrontés à des troubles du comportement alimentaire, qu’il s’agisse d’eux-mêmes ou de leurs proches. Reconnaître l’importance de demander de l’aide est la première étape vers la guérison. Il existe de nombreuses personnes et organisations prêtes à offrir un soutien bienveillant dans ces moments difficiles.
Pour commencer, il peut être judicieux de se tourner vers son médecin traitant. Ce dernier pourra orienter la personne vers des professionnels de santé spécialisés qui pourront assurer un suivi sur le long terme. Médecins nutritionnistes, psychologues, psychiatres… Ils sont nombreux à avoir une expertise en TCA et à pouvoir proposer un accompagnement adapté à chaque situation.
Consulter un psychiatre spécialiser dans les TCA
Lorsque vous ou un être cher êtes confrontés à des troubles du comportement alimentaire, il est souvent recommandé de consulter un psychiatre spécialisé dans ce domaine. En effet, les TCA sont souvent accompagnés d’autres troubles psychologiques. Il faut donc se faire accompagner sur un point de vue physiologique, mais aussi psychologique.
Les psychiatres spécialisés dans les TCA sont des professionnels de la santé mentale dotés d’une expertise spécifique dans le diagnostic et le traitement de ces troubles complexes. Le rôle essentiel d’un psychiatre spécialisé dans les TCA comprend :
- Le fait de faire un diagnostic précis : ils sont formés pour reconnaître et diagnostiquer les différents types de TCA. Pouvoir l'identifier avec précision est la première étape pour proposer des soins adaptés.
- La mise en place d'un plan de traitement individualisé : en fonction du diagnostic et des besoins spécifiques, ils élaborent un plan de traitement adapté à chaque patient, qui peut inclure une thérapie, une intervention médicale, ou une combinaison des deux.
- Un suivi et soutien continu : les psychiatres spécialisés dans les TCA assurent un suivi régulier pour surveiller la progression du traitement, ajuster si nécessaire et fournir un soutien émotionnel tout au long du rétablissement.
Le rôle du psychologue spécialisé en TCA
Les psychologues spécialisés dans les troubles du comportement alimentaire jouent un rôle essentiel dans le diagnostic, le traitement et le soutien des personnes affectées par ces troubles complexes. Leur expertise en santé mentale et leur compréhension approfondie des TCA font d’eux des acteurs clés dans la prise en charge globale de ces maladies. Ils peuvent ainsi mettre en place :
- Une évaluation clinique : ils effectuent des évaluations cliniques complètes pour diagnostiquer les TCA et déterminer leur gravité.
- Une thérapie individuelle : les psychologues peuvent réaliser thérapie individuelle, souvent sous forme de thérapie cognitivo-comportementale (TCC), pour aider les patients à comprendre et à modifier leurs pensées et comportements liés à l'alimentation.
- Des thérapies de groupe : l'animation de séances de thérapie de groupe où les patients partagent leurs expériences et reçoivent un soutien mutuel.
- Une intervention familiale : travailler avec les familles pour aider à créer un environnement de soutien et de compréhension pour la personne atteinte de TCA.
- Éducation et sensibilisation : informer les patients sur les TCA, les aident à comprendre les facteurs déclencheurs et les encouragent à adopter des comportements alimentaires plus sains.
- Soutien à long terme : offrir un soutien continu tout au long du rétablissement, aidant les patients à gérer les rechutes éventuelles et à maintenir leur santé mentale.
Les psychologues spécialisés en TCA travaillent en collaboration avec d’autres professionnels de la santé, tels que les psychiatres, les diététiciens et les médecins, pour assurer une prise en charge holistique des individus touchés par ces troubles. Ils jouent un rôle crucial dans la réhabilitation et la guérison des patients, en les aidant à reconstruire une relation saine avec la nourriture et leur propre corps.
Quelles sont les autres structures à contacter ?
Le suivi médical est donc très important pour trouver le chemin de la guérison pour les individus souffrant de TCA. Il n’est pas nécessairement facile d’aller demander de l’aide, surtout au début, quand aucune démarche n’a encore été faite.
Ainsi, il est possible de vous diriger vers :
- Les lignes d'écoute : une solution envisageable pour celles ou ceux pour lesquels la rencontre en face à face est trop difficile. Elles sont généralement anonymes et gratuites. Il est possible d'obtenir des informations pratiques, d'être guidé par personnel formé à l'écoute et l'orientation, mais aussi de se faire aiguiller vers des professionnels de santé spécialisés.
- Les associations : il existe de nombreuses associations articulées autour de TCA. Souvent, elles sont mises en place par des personnes ayant elles-mêmes souffert de ce genre de troubles. Prendre part à des groupes de parole, rencontrer des personnes dans la même situation que soi, avoir accès à des ressources, faire de la prévention...
- Des plateformes en ligne : certaines plateformes ont été mises en place pour faciliter l'accès à l'information et aux soins pour les personnes souffrant de TCA. Par exemple, il existe des plateformes de téléconsultations ! permettant de prendre des rendez-vous en ligne avec des professionnels spécialisés.
La prise en charge des troubles du comportement alimentaire
La prise en charge des troubles du comportement alimentaire est une étape cruciale vers le rétablissement et le bien-être des individus touchés. Dans cette section, nous aborderons les différentes approches et ressources disponibles pour aider les personnes confrontées à ces troubles. Il est essentiel de comprendre que la prise en charge des TCA est complexe et multidisciplinaire, impliquant souvent une équipe de professionnels de la santé mentale et de la nutrition. En outre, chaque individu est unique, ce qui signifie que la prise en charge doit être adaptée à ses besoins spécifiques. Zoom sur les différentes prises en charge existantes pour aider les personnes atteintes de TCA à retrouver un rapport saint à leur corps et à leur alimentation.
Quels sont les traitements courants pour les TCA
Le traitement des troubles du comportement alimentaire varie en fonction du type de trouble, de sa gravité et des besoins individuels de la personne touchée. Cependant, il existe plusieurs approches de traitement couramment utilisées dans leur prise en charge. Parmi les traitements courants, on trouve :
- La thérapie cognitive-comportementale (TCC).
- La thérapie individuelle et de groupe.
- Un suivi médical régulier.
- La rééducation nutritionnelle avec un médecin nutritionniste.
- Le soutien familial (participation à des groupes de discussion, thérapie familiale, etc.)...
- Dans certains cas, une hospitalisation.
Chacun de ces traitements joue un rôle spécifique dans la prise en charge globale des TCA et peut être utilisé seul ou en combinaison avec d’autres approches. Il est important de souligner que la recherche continue dans ce domaine. Cela permet d’identifier de nouvelles stratégies de traitement et d’améliorer constamment la prise en charge des TCA pour aider les individus à se rétablir et à vivre une vie épanouissante.
La place de la nutrition dans le traitement des TCA
La nutrition joue un rôle central dans le traitement des TCA. Ces troubles sont souvent caractérisés par des habitudes alimentaires déséquilibrées, des carences nutritionnelles et des préoccupations excessives liées à la nourriture. Par conséquent, une approche nutritionnelle appropriée est essentielle pour aider les individus à rétablir une relation saine avec l’alimentation et à restaurer leur santé.
Sachez que seuls les diététiciens spécialisés en TCA ou les médecins nutritionniste sont habilités à traiter ce genre de maladies. Seul le médecin pourra prescrire un traitement médicamenteux si cela s’avère nécessaire. Il est important d’aller voir un spécialiste de l’alimentation pour :
- Réaliser un établissement de l'équilibre alimentaire : les professionnels de la nutrition travaillent avec les patients pour élaborer des plans alimentaires équilibrés qui répondent à leurs besoins nutritionnels tout en respectant leurs préférences alimentaires.
- Faire une éducation nutritionnelle : les personnes atteintes de TCA bénéficient d'une compréhension approfondie de la nutrition, ce qui les aide à prendre des décisions alimentaires éclairées et à démystifier les croyances alimentaires erronées.
- La gestion des comportements alimentaires : les nutritionnistes enseignent des techniques pour surmonter les comportements alimentaires restrictifs, impulsifs ou compulsifs, permettant ainsi aux patients de reprendre le contrôle de leur alimentation.
- Un réel soutien émotionnel : la nutrition est étroitement liée aux émotions. Les professionnels du secteur offrent un soutien émotionnel pour aider les patients à faire face aux défis liés à l'alimentation et à la gestion du stress.
L’intégration d’une approche nutritionnelle appropriée, combinée à d’autres formes de traitement, contribue de manière significative au rétablissement des individus touchés par les TCA. Elle leur permet de développer une relation plus saine avec la nourriture, de restaurer leur santé physique et de progresser vers une vie équilibrée et épanouissante.
Quelles structures contacter ?
Si vous avez besoin d’aide, que vous êtes même ou un de vos proches êtes concernés par les TCA, voici quelques structures qui peuvent vous aider dans vos démarches3 :
- Anorexie Boulimie Info écoute : 09 69 325 900. Une ligne anonyme pour vous mettre en relation avec des spécialistes des TCA.
- Enfine : 01 40 72 64 44. Permanences téléphoniques les mardis et jeudis soir de 20h à 22h. Une association d'écoute et d'entraide spécialisée des troubles du comportement alimentaire.
- La Fédération Française Anorexie Boulimie (FFAB) : une association regroupant des spécialistes des TCA. Leur site propose de nombreuses ressources pour mieux comprendre et savoir réagir face aux TCA.
- STOPTCA : une plateforme de téléconsultation avec des professionnels de santé spécialisés en TCA...
Sachez que vous n’êtes pas seul(e) ! L’accompagnement a un rôle central dans le processus de guérison. Et sachez que le dépistage d’un TCA et la mise en place d’un traitement adapté peut être encadré par de nombreux professionnels et institutions.
Informations complémentaires sur les TCA
Les TCA peuvent être complexes, tant à comprendre qu’à identifier et traiter. Pour aller plus loin et vous aider à les appréhender au mieux, il peut être utile de revenir sur certaines idées reçues qui les entourent. Sans oublier d’aborder un thème cher aux associations : celui de la sensibilisation. En effet, pour lutter contre le silence dans lequel se murent les personnes atteintes de TCA, il est important de pouvoir libérer la parole. Pour ce faire, il faut d’éduquer le plus grand nombre à ces questions. Mais aussi, donner les moyens aux diverses structures d’encadrement de pouvoir continuer leur travail d’accompagnement et de sensibilisation !
Les mythes courants associés aux troubles alimentaires
concernées, cela peut tout d’abord apparaitre comme de petites habitudes ou manies sans conséquences, comme le tri des aliments. Cependant, plus ou moins rapidement, on va voir une baisse de l’estime de soi, une perte de contrôle progressive dans son alimentation, des changements d’humeur ou une altération de la perception de son propre corps.
Pour mieux lutter contre les TCA, il faut donc savoir démêler le vrai du faux entre les différents mythes qui les entourent.
L'importance de la sensibilisation et de l'éducation
- Les TCA ne touchent que les jeunes filles : en réalité, les TCA ne touchent pas que les adolescentes ou les jeunes adultes. Ils peuvent survenir à tous âges, même chez les hommes4. Ce sont des troubles complexes qui peuvent toucher n'importe qui. Par exemple, il est important de déconstruire le mythe selon lequel l'anorexie est propre aux adolescentes. Cette surreprésentation peut rendre difficile le diagnostic de la maladie chez les hommes !
- Les personnes souffrant de trouble alimentaire sont très maigres : voici un cliché persistant ! En effet, l'anorexie mentale n'est pas la seule expression de TCA. En cas de boulimie, il est possible d'avoir un poids autour de la moyenne, voir au-dessus. De même, les personnes atteintes d'hyperphagie vont avoir tendances à être en surpoids. Aussi, il faut savoir qu'il n'est pas rare de voir différentes sortes de troubles alimentaires se manifester chez un individu (par exemple, une personne anorexique devenant boulimique).
- La famille est à blâmer pour ne pas s'en être rendu compte : un mythe tout ce qu'il y a de plus faux ! Une personne atteinte de TCA peut réussir à cacher sa pathologie relativement longtemps. Ce sont des mécanismes psychologiques qui sont difficiles à identifier. Le sentiment de perte de contrôle est souvent synonyme de honte pour les personnes malades ! Loin de devoir culpabiliser, la famille peut au contraire avoir un rôle très important dans le processus de guérison. Elle est généralement impliquée dans la prise en charge et peut s'avérer être un soutien très important.
La sensibilisation et l’éducation sont des piliers fondamentaux dans la lutte contre les troubles du comportement alimentaire. Ils sont souvent méconnus et nécessitent une compréhension approfondie pour permettre un repérage précoce et une prise en charge adéquate. D’où l’importance de la sensibilisation et de l’éducation auprès du public. C’est indispensable pour lutter contre la stigmatisation qui les entoure ! Surtout, pour savoir repérer les signes précurseurs d’un TCA.
Il est aussi important d’avoir des professionnels de santé formés à savoir les repérer et accompagner les personnes en souffrance. De même, il faut pouvoir éduquer les patients et leur entourage : ils ont besoin d’informations pour comprendre leur condition, les options de traitement disponibles et comment gérer leur rétablissement.
Enfin, la prévention et le développement de la recherche sont aussi indispensables ! Ainsi, nous pouvons espérer réduire la prévalence des TCA, encourager un diagnostic précoce et offrir un soutien plus efficace aux personnes touchées. Cela contribue à créer une société dans laquelle la santé mentale et le bien-être sont prioritaires. Chacun a la possibilité de se rétablir et de vivre une vie épanouissante !
Sources :
1. 2 juin : journée mondiale des TCA (2023, juin 02), CHU de Lyon.
2. Bonus de cours sur les TCA, Plateforme de formation YouSchool.
3. TCA : comment se faire aider ? (2023, février 22), Filsantéjeunes.
4. Anorexie, boulimie… Les TCA en nette augmentation chez les jeunes hommes (2022, mai 31), Neon Mag.
Pour finir
Vous en savez à présent plus sur les troubles du comportement alimentaire. Si vous avez besoin d’aide ou que vous connaissez une personne qui en souffre, n’hésitez pas à demander de l’aide auprès des structures spécialisées (médecins, associations, etc.). C’est le premier pas vers la guérison ! Vous êtes inscrit à la formation Nutritionniste de YouSchool ? Sachez que vous bénéficiez d’un bonus de cours portant sur les TCA ! Attention cependant, cette formation vous prépare à devenir coach en nutrition : seuls les médecins ou les diététiciens spécialisés sont habilités à pouvoir traiter ce genre de troubles. Néanmoins, si un de vos clients semble présenter des signes de TCA, n’hésitez pas à lui tendre la main et à le diriger vers la structure appropriée.
FAQ autour des troubles du comportement alimentaire
Comment savoir si l'on a des TCA ?
Les TCA sont multiples et ils peuvent se manifester de différentes manières. Si vous remarquez un changement dans votre comportement alimentaire, que vous avez une forme d’obsession pour la nourriture, que vous avez une mauvaise estime de vous-même ou de votre corps, il faut se poser des questions. Avez-vous adopté des habitudes atypiques pour les autres ? Votre santé physique est-elle impactée ? Si vous avez le moindre doute, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant ou contactez une structure spécialisée. Il ne faut pas attendre : plus votre diagnostic est réalisé tôt, plus tôt, vous pourrez commencer à faire le travail nécessaire pour aller mieux.
Est-ce que les TCA sont des maladies mentales ?
Oui, les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont des maladies mentales. Ils affectent la manière dont une personne pense, ressent et se comporte par rapport à la nourriture, à son corps et à son poids. Les TCA sont classés comme des troubles psychiatriques et sont associés à des perturbations émotionnelles et mentales significatives. Ce sont donc des maladies qui touchent à la fois l’alimentation et le psychique : pour guérir, il faut donc travailler sur ces deux aspects en simultanée.
Quels sont les 3 comportements compensatoires ?
Les comportements compensatoires les plus répandues désignent des actions entreprises par des personnes atteintes de troubles du comportement alimentaire. Ils apparaissent pour compenser les calories consommées lors de crises alimentaires (comme après une crise de boulimie par exemple) ou pour essayer de contrôler leur poids corporel. Parmi les 3 comportements compensatoires, il y a : les vomissements auto-induits (volontairement provoquer des vomissements). L’utilisation de laxatifs ou du diurétiques abusifs (pour aller aux toilettes après un repas ou pour augmenter la production d’urine). Enfin, l’exercice excessif peut aussi être utilisé afin de brûler un nombre excessif de calories ou pour maintenir un poids corporel bas. Il est important de noter que ces comportements sont dangereux pour la santé physique et mentale et qu’ils ne constituent pas des solutions efficaces pour gérer les TCA. Les personnes qui luttent contre les TCA devraient chercher une aide professionnelle pour un traitement approprié et sûr.